Quatre protocoles de coopération de soins non programmés peuvent être mis en œuvre à l’officine, dans le cadre d’un exercice coordonné :
- prise en charge de la pollakiurie et de la brûlure mictionnelle chez la femme de 16 à 65 ans ;
- prise en charge chez l’enfant de 12 mois à 12 ans de l’éruption cutanée vésiculeuse prurigineuse ;
- prise en charge de l’odynophagie pour les patients de 6 à 50 ans ;
- renouvellement du traitement de la rhino-conjonctivite allergique saisonnière pour les patients de 15 à 50 ans.
Ces protocoles confirment la reconnaissance du rôle du pharmacien d’officine en tant que professionnel de santé de premier recours. Ils sont toutefois conditionnés à l’appartenance du médecin délégant et du pharmacien d’officine délégué à une même structure d’exercice coordonné.
Seules les officines membres d’un centre de santé (CDS) ou d’une maison pluriprofessionnelle (MSP) pouvaient être rémunérées par l’Assurance maladie, sous certaines conditions.
Dans le cadre de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés, le Gouvernement a, de manière exceptionnelle, élargie la prise en charge de l’Assurance maladie aux officines membres d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Ce dispositif a été reconduit jusqu’au 31 août 2023.
Toutefois, deux arrêtés portant sur les protocoles odynophagie et pollakiurie et brûlures mictionnelles, publiés au Journal officiel le 14 mars 2023, ont remanié ces protocoles et ont abrogé les articles relatifs à la prise en charge par l’Assurance maladie. Ainsi, depuis le 15 mars 2023, plus aucune rémunération n’est prévue pour la mise en œuvre des protocoles odynophagie et pollakiurie et brûlures mictionnelles, quelle que soit la structure d’exercice coordonnée.
Afin d’accroître l’offre de soins non programmés et de favoriser le développement de la coopération interprofessionnelle, il est pourtant essentiel que les patients inclus dans ces protocoles bénéficient d’une prise en charge par l‘Assurance maladie. La FSPF a interpellé la Cnam et le ministère de la Santé à ce sujet. En l’absence de réponse, la FSPF constate qu’aucune rémunération par l’Assurance maladie n’est garantie pour les pharmaciens s’engageant dans ces deux protocoles ce qui, dans un contexte de désertification médicale, est particulièrement regrettable.