Coupures d’électricité : comment s’y préparer ?

Compte tenu du risque de coupures d’électricité cet hiver, le ministère de la Santé nous a indiqué que les délestages éventuels seraient prévus pour une durée de 2 heures. Les coupures pourront être programmées par le gestionnaire du réseau d’électricité ou inopinées. Dans ce dernier cas, vous ne recevrez aucun avertissement préalable.

 

Au vu des conséquences des coupures sur la chaîne pharmaceutique, la FSPF a demandé au ministère de la Santé, dès septembre, que les officines et les acteurs de la chaîne de distribution des médicaments soient exclus de toute opération de délestage.

 

Elle lui a rappelé que l’absence d’exclusion des officines peut avoir des conséquences importantes.

 

  1. Les coupures d’électricité peuvent altérer la qualité de conservation d’un médicament, qui est une condition indispensable à des traitements sûrs et efficaces. Or, certains médicaments nécessitent des conditions particulières de conservation (par ex : les vaccins, les insulines + analogues GLP1/gliptines, EPO, anticorps monoclonaux, médicaments de la DMLA, etc.), pour lesquels un arrêt d’alimentation de l’enceinte réfrigérée pourrait être synonyme de destruction.

 

Ces conséquences sur la qualité et l’efficacité des médicaments pourraient entraîner un retard dans l’accès aux soins des patients, notamment s’agissant des vaccinations qui pourraient être reportées, voire ne pas avoir lieu.

 

A noter : si l’enregistrement des excursions de température peut s’avérer utile, elle ne permettra pas de gérer les ruptures itératives affectant la qualité des produits.

 

La destruction de produits de santé dans un contexte de tensions d’approvisionnement et de ruptures récurrentes et croissantes est inacceptable et doit être évitée autant que possible.

 

  1. En outre, la détérioration des produits voire leur destruction entraîneraient des pertes financières pour les officines, notamment dans les cas où les garanties des contrats d’assurance ne s’appliqueraient pas. Les médicaments thermosensibles représentent un stock important et sont souvent très onéreux.

 

  1. La sécurité des officines serait mise en cause.  Le stockage et la conservation de certains produits sensibles (ex : les stupéfiants), appellent la mise en œuvre de mesures de sécurité, notamment par des dispositifs de vidéosurveillance ou d’alarme pour lesquels il est exclu d’avoir une interruption de service. Les portes automatiques peuvent également rester ouvertes en cas de coupure de courant.

 

  1. Les officines ont besoin de conserver une connexion informatique afin de pouvoir mettre en œuvre le tiers payant et facturer les produits de santé à l’Assurance maladie.

 

Dans l’attente d’un arbitrage du Gouvernement quant à l’exclusion ou non des officines des opérations de délestage programmées, le ministère de la Santé nous a transmis des recommandations pour le maintien de la chaîne du froid, afin de vous permettre de limiter le plus possible les conséquences des coupures d’électricité. Vous pouvez les consulter en cliquant ici.

 

Cependant, ces recommandations pratiques ne permettent pas de répondre à l’ensemble des problématiques et restent insuffisantes. C’est ce qu’a rappelé la FSPF au ministère de la Santé, lorsqu’elle a réitéré sa demande d’exclure les officines des opérations de délestage.

 

La FSPF a écrit aujourd’hui au conseiller Santé de la Première Ministre afin que les officines soient inscrites, par les préfets, sur les listes d’usagers qui peuvent bénéficier, dans la limite des disponibilités, d’une certaine priorité.

 

Dans le cas où les pharmacies d’officine seraient malgré tout impactées par les mesures de délestage électrique, et afin de vous permettre d’anticiper ce type de situation, une circulaire viendra prochainement détailler les mesures susceptibles d’être mise en place en termes de gestion de votre personnel.

 

Partager ce contenu