Attractivité de la branche de la pharmacie d’officine

 

I/ Présentation de l’enquête et bilan général des réponses

 

A/ Le contexte

 

Depuis plusieurs années, la branche professionnelle de la Pharmacie d’officine se trouve confrontée à une double problématique : une diminution sensible des candidats aux métiers de la filière officinale, conduisant à des tensions en termes de recrutement, conjuguée à une difficulté croissante à fidéliser le personnel.

 

Afin de mieux comprendre les raisons de cette désaffection pour un secteur professionnel pourtant reconnu comme indispensable par la population, la FSPF a mené, auprès de l’ensemble des pharmaciens titulaires, une enquête relative à l’attractivité de la branche professionnelle axée principalement sur les rémunérations des membres de l’équipe officinale qui constituent le cœur de métier, à savoir les préparateurs en pharmacie et les pharmaciens adjoints.

 

Salaires, respect des grilles de classifications, attribution de primes venant compléter la rémunération, ancienneté des salariés… autant d’éléments qui ont été analysés et qui permettront d’orienter les propositions des organisations patronales au sein de la branche.

 

B/ Le mode opératoire

 

 

Largement diffusée sur les réseaux sociaux et les canaux de communication professionnelle, cette enquête s’adressait à l’ensemble des pharmacies d’officine de France et d’Outre-mer, indépendamment de toute étiquette syndicale.

 

Seules ont été conservées pour analyse les réponses complètes, c’est-à-dire portant sur l’intégralité du questionnaire.

 

Les réponses

 

Au total, 1 067 officines ont répondu, toutes situées en métropole, ce qui représente :

 

  • un peu plus de 5 % de l’effectif des officines métropolitaines ;
  • près de 15 % des effectifs d’adhérents de la

 

La répartition régionale des répondants est, pour ce qui concerne la moitié Sud du pays, représentative de la répartition régionale de l’ensemble des officines.

 

Pour la moitié Nord, on peut observer, au regard de la répartition nationale, une sur- représentation des officines situées dans les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire ainsi que de celles situées en région Grand-Est. Les officines ayant répondu à l’enquête situées en Ile- de-France ainsi que dans les Hauts-de-France sont en revanche sous-représentées.

 

Au total, les 1 067 officines qui ont participé à l’enquête emploient 3 690 salariés.

 

 

 

II/ Les officines

 

A/ Répartition par zone d’exercice

 

 

Globalement, les officines sondées sont principalement installées en zone rurale et en zone semi-rurale/semi-urbaine (quartiers), ce qui est cohérent avec le profil des adhérents de la FSPF, ces deux zones comptant chacune pour 40 % de l’échantillon, soit 80 % des officines sondées.

 

L’Ile-de-France ainsi que la région Provence-Alpes-Côte-D’Azur font figurent d’exceptions, avec une répartition des officines concentrée en zone rurale et en centre-ville.

 

B/ Données économiques

 

86 % des officines qui constituent l’échantillon de l’enquête ont un chiffre d’affaires annuel au plus égal à 2,6 millions d’euros, ce qui est représentatif de la réalité professionnelle observée en France.

 

51 % de l’échantillon est composé d’officines dont le chiffre d’affaires annuel se situe entre 1,3 et 2,6 millions d’euros, soit la tranche à partir de laquelle l’embauche d’un pharmacien adjoint devient obligatoire.

En ce qui concerne la santé financière des officines sondées, la majorité d’entre elles ont connu une évolution positive de leur excédent brut d’exploitation entre 2020 et 2021 (54 %) et 60 % sont optimistes et prévoient de nouveau une évolution positive de cet indicateur (de 0 à

+ 10 %) entre 2021 et 2022. Sur la période 2019/2020 les impacts financiers de la Covid-19 ne se sont pas encore fait sentir. En 2020/2021, la pandémie a conduit à une forte progression des EBE. Les officines rurales et semi rurales ont plutôt été favorisées par un retour de certains achats dans ces officines. La fréquentation de ces officines a progressé et elles ont été moins pénalisées que les officines de centre-ville ou de centre commercial (confinements, fermeture de commerces).

 

 

 

C/ Données sociales

 

Les officines constituant l’échantillon sont constituées de 4 salariés (en moyenne et médiane), dont 3 professionnels de santé (préparateurs en pharmacie/pharmaciens adjoints). Ce chiffre est inférieur à celui constaté dans le cadre des deux précédentes mesures de la représentativité des organisations syndicales patronales, qui s’établissait à environ 6 salariés en moyenne par officine (source : Direction générale du travail). Cette situation peut s’expliquer par la sous-représentation, au sein du panel des répondants, des officines de taille importante en termes de chiffre d’affaires, généralement pourvoyeuses d’un nombre important de salariés.

 

Sur l’ensemble constitué des préparateurs en pharmacie et des pharmaciens adjoints, on recense 68 % de préparateurs en pharmacie et 32 % de pharmaciens adjoints, en cohérence avec les chiffres traditionnellement observés par l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL).

 

 

 

Plus de 63 % des officines interrogées emploient un pharmacien adjoint, ce qui est cohérent puisque 51 % de l’échantillon est composé d’officines dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 1,3 et 2,6 millions d’euros.

 

Près de 92 % des officines sondées emploient un ou deux adjoints, ce qui confirme la taille moyenne des officines de l’échantillon.

 

Pour ce qui concerne les préparateurs en pharmacie, on observe que plus de 75 % des officines ayant participé à l’enquête emploient entre un et trois préparateurs.

 

Là encore, ces données sont cohérentes avec la typologie majoritaire des officines de l’échantillon : dans les petites structures, l’emploi de pharmaciens adjoints semble davantage répondre à l’obligation légale liée au chiffre d’affaires, tandis que l’emploi de préparateurs en pharmacie demeure privilégié par les titulaires pour la délivrance des médicaments aux patients.

 

Dans le cadre des travaux actuellement menés en vue de la création d’une future licence de préparateur en pharmacie, seconde étape de la rénovation du diplôme après la création du DEUST, cette observation conforte la position de la FSPF selon laquelle la licence devra se présenter comme une formation complémentaire facultative, le DEUST étant suffisant pour être autorisé à exercer la profession de préparateur en pharmacie.

 

 

 

Parmi les officines ayant participé à l’enquête, une moitié d’entre elles a déclaré accueillir habituellement des élèves préparateurs. Un tiers d’entre elles ont recours à des étudiants en pharmacie pour accomplir des aides ou des remplacements.

 

Un peu moins d’une officine sur quatre a déclaré accueillir des stagiaires de sixième année de pharmacie.

 

Globalement, eu égard au nombre d’étudiants de sixième année (environ 1 600 par an) et au nombre d’élèves préparateurs (environ 7 000 par an), rapportés au nombre total d’officines situées en France métropolitaine, ces indicateurs semblent satisfaisants. Il faut toutefois noter que la répartition des stagiaires de sixième année est en général en défaveur des officines éloignées des villes universitaires.

 

 

 

 

 

 

Plus de 80 % des officines ayant participé à l’enquête déclarent connaître des difficultés de recrutement. Si ces difficultés portent principalement sur l’emploi de préparateurs en pharmacie (80 % des cas), la pénurie de main d’œuvre concernant les pharmaciens, adjoints comme remplaçants, est également bien réelle (plus de 60 % des cas).

 

Les difficultés de recrutement se rencontrent sur tout le territoire métropolitain. Si quelques disparités géographiques peuvent être relevées, elles ne signifient pas pour autant que certaines régions sont épargnées par le manque de main d’œuvre. En effet, si la partie Est du pays semble moins touchée par la pénurie de pharmaciens adjoints et si la partie Sud-Ouest du pays semble moins impactée par la pénurie de préparateurs en pharmacie, les difficultés

 

 

de recrutement y demeurent importantes avec environ 45 % des officines dans le premier cas, et 68 % dans le second.

 

S’agissant des causes de la pénurie de main d’œuvre rencontrée actuellement, les conséquences de la covid-19 (= raréfaction des candidats, augmentation des prétentions salariales…) sont avancées dans deux réponses sur trois.

 

En revanche, on peut penser que, comme dans de nombreux autres secteurs en tension (restauration notamment), la crise sanitaire a entraîné un changement global du rapport au travail avec, notamment, une moindre tolérance vis-à-vis des contraintes professionnelles. Cela peut sembler étonnant de prime abord, pour une profession où il est notoire que les nouveaux modes de travail (horaires flexibles, télétravail…) sont, en pratique, impossibles.

 

Enfin, les conséquences de la covid-19 peuvent également renvoyer au fait que les préparateurs en pharmacie et les pharmaciens adjoints, habilités à dépister et à vacciner, ont pu faire l’expérience du travail en centres, avec le versement de rémunérations attractives versées par l’Assurance maladie.

 

L’incompatibilité du travail en officine avec la vie personnelle (horaires décalés, le week-end et jours fériés…) vient ensuite en seconde position des raisons avancées pour expliquer les difficultés de recrutement. S’il est normal, dans une profession féminisée à près de 90 %, que ce sujet soit une des préoccupations principales des salariés, il semble toutefois que cette préoccupation aille au-delà des contraintes familiales (gestion des enfants…) dans la mesure où les difficultés de recrutement touchent en particulier les jeunes, notamment les jeunes préparateurs, qui n’assument pas tous des charges de famille à leur entrée dans la vie active.

 

Les salaires peu attractifs, conjugués à des perspectives de carrières limitées, ainsi qu’une perception dégradée de la profession par les jeunes, ce dernier élément pouvant également être rapproché du manque d’avantages sociaux et des conditions de travail contraignantes, sont cités par un répondant sur deux comme pouvant expliquer les difficultés de recrutement.

 

Contrairement aux raisons tirées de l’épidémie de covid-19 et des difficultés liées à l’incompatibilité avec la vie personnelle, qui s’analysent plutôt comme étant induites par une évolution de la société, les raisons relatives aux salaires, aux perspectives de carrière et au manque d’avantages sociaux (titres restaurant, chèques vacances, intéressement…) constituent, pour leur part, des éléments auxquels seule la négociation collective, au niveau de la branche comme au niveau des entreprises, est susceptible de répondre.

 

 

 

III/ Les préparateurs en pharmacie

 

A/ Population

Les données recueillies lors de l’enquête témoignent d’une profession féminisée à près de 95 %.

 

Plus de 60 % de l’effectif est âgé de 36 ans et plus, alors que seulement 37 % des effectifs a moins de 36 ans. On note cependant que près de 80 % de l’effectif des préparateurs a moins de 51 ans. Les dernières années ont vu une progression des effectifs dans les centres de formation d’apprentis (source ANFPP).

 

 

 

B/ Contrat de travail

 

Les résultats de l’enquête montrent que l’emploi en CDI concerne plus de 95 % des effectifs de préparateurs en pharmacie. Cet indicateur, cohérent avec les données nationales (cf. portrait statistique de branche, Dares, 2020), permet une nouvelle fois de confirmer que le métier de préparateur en pharmacie est un emploi stable.

 

Les préparateurs en pharmacie employés à temps partiel représentent légèrement plus de 25 % des effectifs, dont la quasi-totalité sont employés à hauteur d’un mi-temps ou plus. Là encore, cet indicateur permet de démontrer que l’emploi de préparateur en pharmacie n’est pas un emploi précaire, à plus forte raison que notre enquête n’opère pas de distinction entre temps partiel imposé et temps partiel souhaité par le salarié. Or, la proportion de femmes occupant un emploi de préparateur en pharmacie à temps partiel à hauteur d’un mi-temps ou plus nous autorise à penser que, parmi elles, il existe une proportion non négligeable de temps partiel choisi.

 

 

 

C/ Ancienneté

 

 

 

L’étude de l’ancienneté des préparateurs en officine, qui s’apprécie entreprise par entreprise, permet d’observer que la profession est marquée par une mobilité très importante.

 

En effet, plus de 60 % de la population des préparateurs en pharmacie ont, soit moins de trois ans d’ancienneté, soit quinze ans d’ancienneté et plus. Par ailleurs, 65 % des préparateurs en pharmacie ayant moins de cinq ans d’ancienneté sont âgés de 26 à 50 ans, ce qui signifie que le turn-over concerne aussi bien les jeunes que les préparateurs expérimentés.

 

 

Enfin, on peut observer que ce turn-over concerne globalement autant les hommes que les femmes.

 

D/ Les salaires1

 

L’analyse de la rémunération des préparateurs en pharmacie a été effectuée au regard des critères suivants :

 

  • seuls les préparateurs employés à temps complet ont été étudiés, afin d’écarter tout biais lié à la durée du travail ;
  • les préparateurs ont été répartis en fonction de l’antériorité de leur diplôme, afin de s’approcher le plus possible de leur nombre d’années de pratique professionnelle, indicateur indispensable pour permettre l’analyse des rémunérations au regard de la classification ;
  • au sein de chaque catégorie, ont été calculés un salaire médian commun à l’ensemble de la population analysée, puis un salaire médian par sexe ;
  • les préparateurs « hors plan de carrière », à savoir ceux disposant d’un coefficient égal ou supérieur au coefficient 330 ont été écartés et font l’objet d’une analyse spécifique.

 

L’analyse des données recueillies permet d’observer que les salaires médians sont légèrement supérieurs aux minima conventionnels en début de carrière. En effet, le salaire mensuel brut médian observé au début de la carrière des préparateurs (du coefficient 240 au coefficient 260 inclus) se montre supérieur au salaire mensuel brut théorique sur une fourchette allant de 100 à 140 euros bruts.

 

Le salaire mensuel brut médian des préparateurs en pharmacie semble ensuite, au fil de la carrière, se rapprocher des minima conventionnels, avec un salaire médian situé au maximum à 80 euros de plus que la grille des salaires pour les préparateurs en pharmacie classés du coefficient 280 au coefficient 300 inclus, l’écart pour ce dernier coefficient étant mesuré à moins de 50 euros bruts.

 

1 Les salaires ont été analysés au vu de la grille des salaires applicable au 1er mai 2022, soit la grille des salaires applicable au moment de la réalisation de l’enquête.

 

 

Les préparateurs en pharmacie disposant d’un coefficient égal ou supérieur au coefficient 330 ne figurent pas sur le plan de carrière à progression automatique prévu par la classification des métiers de la Pharmacie d’officine. En effet, le coefficient 330, qui s’accompagne de l’accès au statut d’assimilé-cadre, est attribué sur décision de l’employeur.

 

L’analyse de ce groupe de préparateurs, dont l’évolution hiérarchique et salariale est pourtant laissée à la libre appréciation des employeurs, permet toutefois d’observer que, là encore, la grille des salaires constitue la référence.

 

De façon générale, on peut en déduire que la classification et la grille des salaires associés constituent un repère fort pour les employeurs.

 

 

 

E/ Les primes

 

L’analyse de l’attribution de primes qui viennent s’ajouter au salaire de base des préparateurs en pharmacie confirme le succès du dispositif dit de la « prime Macron », qui a bénéficié à sept préparateurs sur dix, pour un montant médian annuel de 1 000 euros. On peut en déduire que les pharmaciens utilisent avec intérêt des dispositifs qui permettent d’attribuer aux salariés la totalité des sommes investies, sans avoir à supporter des cotisations sociales.

 

 

Le treizième mois, quant à lui, demeure peu utilisé en pharmacie d’officine, puisque seules deux officines sur dix ayant participé à l’enquête ont déclaré en verser à leurs préparateurs en pharmacie.

 

La même analyse peut également être faite s’agissant des primes « covid », qui n’ont concerné que deux préparateurs sur dix avec un montant médian annuel de 500 euros. La faiblesse du recours à la prime « covid » peut s’expliquer, au moins en partie, par la co- existence de la prime Macron sur la même période, dispositif au statut fiscal et social plus avantageux à la fois pour l’employeur et pour les salariés.

 

 

IV/ Les pharmaciens adjoints

 

A/ Population

 

Les données recueillies lors de l’enquête témoignent d’une profession féminisée à près de 80 %, soit 15 points de moins que pour les préparateurs en pharmacie.

 

Contrairement aux préparateurs en pharmacie, on peut observer que la population des pharmaciens adjoints est globalement assez bien répartie selon les tranches d’âge (on laissera de côté la tranche « 18 à 25 ans », peu pertinente pour l’étude de cet emploi). La population des pharmaciens adjoints âgés de 26 à 35 ans est même supérieure aux autres tranches d’âge, ce qui est le signe d’un bon renouvellement de la population. 70 % des pharmaciens adjoints ont moins de 51 ans.

 

 

 

B/ Contrat de travail

 

 

Les résultats de l’enquête montrent que l’emploi en CDI concerne plus de 90 % des effectifs des pharmaciens adjoints. Cet indicateur, conforme aux données nationales, permet une nouvelle fois de confirmer que le métier de pharmacien adjoint est un emploi stable.

 

Les pharmaciens adjoints employés à temps partiel représentent légèrement plus de 40 % des effectifs, contre seulement 25 % pour les préparateurs en pharmacie. La présence dans le panel de pharmaciens n’effectuant que des missions de remplacement de pharmaciens titulaires n’y est certainement pas étrangère.

 

32 % de l’effectif travaille au moins un mi-temps. On peut également observer que, parmi la totalité de l’effectif de pharmaciens adjoints, 35 % des femmes travaillent à temps partiel, sur la base d’un mi-temps ou plus. Comme pour les préparateurs en pharmacie, on rappellera que notre enquête ne fait pas la distinction entre temps partiel imposé et temps partiel souhaité par le salarié. Or, la proportion de femmes occupant un emploi de pharmacien adjoint à temps partiel, à hauteur d’un mi-temps ou plus, nous autorise à penser que, parmi elles, il existe une proportion non négligeable de temps partiel choisi.

 

 

 

C/ Ancienneté

 

 

 

Comme pour les préparateurs en pharmacie, l’étude de l’ancienneté des pharmaciens adjoints, qui s’apprécie entreprise par entreprise, permet d’observer que la profession est marquée par une mobilité très importante.

 

En effet, plus de 60 % de la population des pharmaciens adjoints ont, soit moins de trois ans d’ancienneté, soit quinze ans et plus. Par ailleurs, 53 % des pharmaciens adjoints ayant moins de cinq ans d’ancienneté sont âgés de 26 à 50 ans, et 19 % des pharmaciens adjoints justifiant de moins de cinq ans d’ancienneté sont âgés de 51 ans et plus, contre seulement 9 % pour

 

 

les préparateurs en pharmacie. Cette différence montre que, même chez les pharmaciens adjoints plus âgés, la mobilité professionnelle est importante. Cette mobilité est une chance dans notre branche professionnelle pour permettre aux salariés de pouvoir évoluer et de pratiquer diverses formes d’exercice.

 

Par ailleurs, la tranche d’âge des pharmaciens adjoints âgés de 26 à 35 ans représente à elle seule plus de 50 % des pharmaciens adjoints justifiant de moins de cinq ans d’ancienneté, ce qui démontre une très forte mobilité des jeunes pharmaciens.

 

Globalement, et comme pour les préparateurs en pharmacie, on peut donc constater que le turn-over concerne aussi bien les jeunes que les pharmaciens expérimentés. De même, les femmes sont tout autant concernées que les hommes.

 

D/ Les salaires1

 

 

L’analyse de la rémunération des pharmaciens adjoints a été effectuée au regard des critères suivants :

 

  • seuls les pharmaciens adjoints employés à temps complet ont été étudiés, afin d’écarter tout biais lié à la durée du travail ;
  • les pharmaciens adjoints ont été répartis en fonction de l’antériorité de leur diplôme, afin de s’approcher le plus possible de leur nombre d’années de pratique professionnelle, indicateur indispensable pour permettre l’analyse des rémunérations au regard de la grille des classifications ;
  • au sein de chaque catégorie, a été calculé un salaire médian commun à l’ensemble de la population analysée, puis un salaire médian par

 

 

1 Les salaires ont été analysés au vu de la grille des salaires applicable au 1er mai 2022, soit la grille des salaires applicable au moment de la réalisation de l’enquête.

 

 

L’analyse des données recueillies permet d’observer que les salaires médians sont très exactement calés sur le salaire minimum du coefficient 500, dès l’obtention du diplôme et cela jusqu’à la sixième année de pratique professionnelle. A compter de la septième année de pratique professionnelle, point de passage au coefficient 500 selon la convention collective, on observe que le salaire médian correspond à un salaire situé entre les coefficients 530 et 540.

 

Il faut surtout observer que le début de carrière des pharmaciens adjoints est accéléré par rapport à ce que prévoit la convention collective, comme pour les préparateurs en pharmacie. Ces réalités doivent être prises en compte en vue d’une adaptation des classifications.

 

En revanche, on peut observer que la pratique conduisant à attribuer une rémunération supérieure à ce que prévoit la classification des pharmaciens adjoints disparaît après six ans de pratique professionnelle puisque la rémunération médiane observée sur l’ensemble de la population des pharmaciens adjoints justifiant de plus de six ans de pratique professionnelle se situe entre les coefficients 530 et 540.

 

Enfin, il est intéressant d’observer que les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes sont quasi inexistants, ce qui est une indication positive pour notre branche.

 

Les quelques chiffres ci-dessus permettent notamment d’observer que, même s’ils sont rémunérés sur la base du salaire correspondant au coefficient 500, 34 % des pharmaciens adjoints justifiant de moins de deux ans de pratique professionnelle bénéficient d’un coefficient hiérarchique inférieur (400, 430…). Cet indicateur montre, là encore, l’attachement des pharmaciens titulaires à faire correspondre le coefficient à la rémunération attribuée, et encore plus en fonction de certaines particularités géographiques

 

 

 

E/ Les primes

 

 

L’analyse des primes qui viennent s’ajouter au salaire de base des pharmaciens adjoints est sensiblement identique à celle réalisée pour les préparateurs en pharmacie, tant les proportions et les montants sont semblables.

 

En effet, plus de six pharmaciens adjoints sur dix ont bénéficié d’une prime « Macron », pour un montant médian de 1 000 euros.

 

 

Le treizième mois, quant à lui, demeure également peu utilisé chez les pharmaciens adjoints, puisque moins de deux officines sur dix ayant participé à l’enquête ont déclaré en verser à leurs pharmaciens adjoints.

 

La même analyse que pour les préparateurs en pharmacie peut également être faite s’agissant des primes « covid », qui ont concerné moins de trois pharmaciens adjoints sur dix, avec un montant médian de 500 euros par an, sans doute parce que les pharmaciens utilisent préférentiellement la prime Macron.

 

 

V/ Conclusion

 

Si les résultats de l’enquête démontrent que les employeurs font de la convention collective nationale une référence pour la gestion de leur personnel, on note cependant que les préparateurs en pharmacie et les pharmaciens adjoints bénéficient, en début de carrière, d’une rémunération plus favorable que les minima conventionnels.

 

Le problème de l’attractivité de la branche ne résultant pas de la seule problématique de la rémunération, il appartient donc aux négociateurs, en tenant compte les réalités de terrain remontées à la suite de cette enquête, de concevoir d’autres solutions pour y remédier. A défaut, il est à craindre que les difficultés en termes de recrutement persisteront.

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